Petites ou grandes entreprises, les silos relationnels nous empêchent de collaborer comme il se doit et relèguent le projet commun au second plan. Parfois considérées comme des nuisances au bon fonctionnement de l’entreprise, valorisons les relations humaines au centre des organisations pour construire des entreprises innovantes.
Bannissons les relations affectives au sein des entreprises
La gouvernance d’entreprise, inspirée des structures politiques, a mis en exergue la séparation des pouvoirs, l’équilibre entre ces pouvoirs et le contrôle au sein des organisations. Promouvant les organes de contrôle, elle repose sur l’idéologie de la non-confiance. Ces principes de bonne gouvernance se sont déclinés dans des schémas d’organisation basés sur la séparation des rôles. Grâce au contrôle, nous veillons à ce que le travail soit bien fait, à ce que les règles soient respectées.
Nous développons des cultures d’entreprise fondées sur le rendement et la qualité.
L’hyper-verticalité nous empêche de collaborer comme il se doit et relègue le projet commun au second plan
À tel point que nous sommes tombés dans le travers des silos : nous travaillons chacun dans notre coin, à coup de courriels. Englués dans l’hyper-verticalité des structures, le manque de transversalité et la non-coopération, nous négligeons de nous écouter, de nous parler, de nous connaître. Nous oublions notre projet commun. Circulez, ce n’est pas mon rôle, allez voir de l’autre côté du mur…
Le projet commun de l’entreprise
Au-delà de son rôle d’équilibre des pouvoirs, la bonne gouvernance veille également à la définition de stratégies claires pour une performance durable. Et c’est là que les choses se corsent. Si l’idéologie du contrôle est idéale pour gérer la performance individuelle, elle est beaucoup moins adaptée à la définition de stratégies complexes.
Le défi des gouvernances d’entreprises consiste à rétablir un équilibre dans les valeurs qu’elles véhiculent.
L’entreprise s’articule autour d’un projet commun. Elle a besoin d’innovation pour s’adapter au monde extérieur.
Le travail, c’est sérieux
Nous devons nous montrer durs, nos organisations se doivent d’être des lieux aseptisés de toute émotion, nuisible au professionnalisme. La bonne gouvernance d’entreprise suggère qu’il est préférable d’éviter des relations trop proches, susceptibles de représenter une menace pour les intérêts de la société. En mêlant l’affectif au professionnel, nous pourrions prendre les mauvaises décisions. Mais cette médaille a un revers souvent passé sous silence : les fossés relationnels peuvent provoquer d’énormes dommages.
Ne nous creusons pas trop les méninges, la solution est simple : au-delà de la définition des rôles au sein des organisations, nous nous devons d’intégrer les rôles. Et les relations humaines sont le mécanisme le plus naturel d’intégration des rôles.
Transformons la gestion des ressources humaines en la gestion humaine avec tout son bon sens relationnel. Tout simplement.
Préoccupons-nous des relations. Valorisons et promouvons des liens plus humains, en privilégiant la connexion affective, l’amitié et la confiance en la personne. Faisons place à la force sociale de notre nature humaine. Nous aurons ainsi une formidable opportunité d’injecter dans nos entreprises le sens humain nécessaire pour faire tomber les murs, briser les silos et laisser place à l’innovation et à la collaboration.